C’est lors de la 16e et dernière édition du festival Mises en capsules que nous avions découvert Fin, fin et fin. Cet aperçu de trente minutes avait mis l’eau à la bouche. La version longue s’avère savoureuse. Nourri aux grandes œuvres cinématographiques (Brazil, Burn after reading, La guerre des mondes, Rick et Morty), mais également aux pires nanars des séries B sur les zombies, Lancelot Cherer a troussé son texte dans un ton qui rappelle la grande époque du café-théâtre.
C’est le Président qui l’annonce, dans un monologue hilarant : la fin du monde est imminente. Après une série de catastrophes climatiques, la population se retrouve divisée en trois. Il y a les morts, les zombies et les survivants. Appartenant à ces derniers, Claire, Bastien et Guillaume ont décidé d’aller admirer le dernier coucher de soleil. En ces temps compliqués, ce périple se transforme en road-movie cauchemardesque. Les rebondissements ne manquant pas, nous n’en dirons pas plus.
Comme dans les romans d’anticipation d’Orwell, Huxley ou Brandbury, l’auteur a capté les dérives qui nous mènent à la catastrophe. Il a également bien dessiné tous les nombreux protagonistes de son histoire. Très à leur aise dans les registres, Eugénie Thieffry, Lancelot Cherer et Baptiste Dupuy (en alternance avec Enzo Monchauzou) passent de l’un à l’autre sans jamais tomber dans la caricature grotesque. Avec quelques accessoires, des changements de costumes rapides, un rythme soutenu, la mise en scène collective est d’une belle vivacité. C’est totalement déjanté et ça fait du bien.
Fin, fin et fin de Lancelot Cherer
Théâtre Lepic
Jusqu’au 28 décembre 2025
Durée 1h20.
Mise en scène collective
Avec Eugénie Thieffry, Baptiste Dupuy ou Enzo Monchauzou et Lancelot Cherer.
Musique d’Arthur Dupuy
Scénographie de Lucie Baron
Costumes de Sophie Benoit
Lumière de Julien Ménard.